Cet article s’intéresse à l’emploi du subjonctif en français acadien du nord-est du Nouveau-Brunswick dans les Provinces Maritimes du Canada. Notre point de départ consiste à faire état du site de conflit qui oppose les variétés du français acadien et du français laurentien en ce qui concerne les patrons régissant sa sélection. Il a déjà été démontré que les contraintes sémantiques exercent une influence prépondérante en français acadien alors que du côté laurentien, l’effet de ces contraintes est plutôt dépassé par celui venant de contraintes lexicales et morphosyntaxiques. Nos résultats démontrent que le parler acadien à l’étude affiche des parallèles structuraux avec ce qui est rapporté en français laurentien : En plus d’être contraint à un taux variable de sélection, la productivité du subjonctif est limitée à quelques contextes spécifiques et elle n’est pas tributaire de l’effet exercé par des contraintes sémantiques. Nous suggérons qu’il n’y a pas une seule norme vernaculaire partagée par tous les parlers acadiens quant au conditionnement du subjonctif et nous nous interrogeons sur l’impact des contacts dialectaux sur la structure linguistique du français de cette région.